En effet, avec depuis quelques mois la prolifération de mesures restrictives aux échanges dans le monde, des menaces de taxations qui se concrétisent de façon parfois illogique et anarchique, et en parallèle l’annonce de futures créations d’accords commerciaux, il devient difficile pour l’OMC d’avoir un rôle dans cet imbroglio géopolitique. En 2018, il y a eu 30 dépôts de plaintes entre membres de l’OMC, le chiffre le plus élevé depuis 16 ans, cela illustre le niveau de tensions.
Descendant du GATT, l'OMC, fondée il y a 23 ans, fonctionne sur la base du consensus, ce qui signifie que chacun de ses 164 membres dispose d'un droit de veto effectif et qu'il est presque impossible de parvenir à un accord sur une modification des règles.
Déjà en juillet dernier, les Etats-Unis et l’Union européenne avaient indiqué vouloir réformer l’OMC. Donald Trump annonçant qu’une telle mesure nécessiterait de « traiter le problème des pratiques commerciales inéquitables, notamment le vol de propriété intellectuelle, le transfert forcé de technologie, les subventions industrielles, les distorsions créées par les entreprises possédées par l’Etat et les surcapacités ».
Le Canada à d’ores et déjà organiser une rencontre les 24 et 25 octobre prochain, entre ministres du commerce ayant les mêmes idées pour discuter de la réforme de l'OMC. L'Australie, le Brésil, le Chili, l'Union européenne, le Japon, le Kenya, la Corée, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, Singapour et la Suisse feront vraisemblablement partie du petit groupe de travail.
Ce G20 du commerce s’est terminé par déclaration finale suivante : « Nous avons renforcé notre dialogue et reconnu le besoin urgent d’aborder les événements actuels du commerce international et les moyens pour améliorer l’OMC, dans l’objectif de faire face aux défis actuels et futurs ».
Il apparaît certain que des changements radicaux dans l’organisation actuelle de l’OMC seront annoncés à moyens termes !