Le début de la fin...
En effet, les défenseurs de l’environnement en rêvaient depuis longtemps et leur vœu semble aujourd’hui exhaussé. La demande mondiale de pétrole pourrait déjà avoir atteint son pic et ne plus cesser de décliner à partir de maintenant.
Cette annonce d’un des géants planétaires de l’industrie pétrolière arrive alors que l’OPEP prédit une baisse de la demande mondiale de pétrole en 2020 et 2021.
Si une tendance était déjà amorcée au niveau de la transition énergétique, sa confirmation et son accélération est une des conséquences de la crise sanitaire qui touche le monde.
Certes la consommation devrait se relever de la pandémie mais devrait se stabiliser et stagner avant de poursuivre sa baisse.
Dans son rapport annuel sur l’énergie, BP précise que « La demande pour les carburants liquides continuera à progresser en Inde, dans d'autres pays d'Asie et en Afrique », mais elle sera « compensée par le déclin de la consommation dans les économies développées ».
Une tendance de fond !
La pandémie a accéléré des tendances qui étaient déjà à engagées, à savoir un moindre recours au pétrole et au gaz en raison des préoccupations environnementales de la société et des responsables politiques.
Au-delà du pétrole, le géant pétrolier estime que le gaz fera preuve de résistance dans les 30 prochaines années notamment en permettant de se substituer au très polluant charbon dans les économies émergentes. Les énergies renouvelables seront celles qui bénéficieront de la plus forte croissance dans le monde dans n'importe quel scénario, notamment le solaire et l'éolien.
Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) (International Energy Agency en anglais) même en prenant en compte le redémarrage graduel de l’économie mondiale, le marché de l’énergie va connaître une année noire. D’ici fin 2020, la demande de pétrole devrait chuter de 9%, retombant à son plus bas niveau depuis 2012. La demande de charbon pourrait baisser de 8%. Les demandes de gaz et de nucléaire devraient aussi diminuer du fait du ralentissement de la consommation électrique mondiale.
Dans ce « monde nouveau », le pétrole et le charbon seront compensés par d’autres énergies. Partout, les systèmes énergétiques vont se transformer vers des bouquets plus diversifiés. Selon les scénarios, la part des hydrocarbures dans l'énergie primaire passera d'environ 85 % en 2018 à une fourchette comprise entre 65 et 20 % en 2050. A l'inverse, celle des énergies renouvelables se situera entre 20 et 60 %.
Dans cette transformation où l’électricité détrône le pétrole, les industriels du secteur entendent bien tirer leur épingle du jeu en se présentant maintenant comme des fournisseurs d’énergies, et en commençant par souhaiter que dans cette révolution verte on ne les dénomme plus les « pétroliers ».