Le buldozer du prêt-à-porter !
Fondée en Chine en 2012, Shein est emblématique des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix. Elle vend ses vêtements exclusivement en ligne et revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.
L'entreprise, qui n'est pas tenue de publier ses résultats car non coté en Bourse, a réalisé 23 milliards de dollars de chiffre d'affaires et 800 millions de bénéfice en 2022, selon le quotidien américain The Wall Street Journal.
Explication sur les mesures
Ces règles strictes s'appliqueront à Shein à partir de fin août 2024. Elles visent à protéger les consommateurs contre les contenus illégaux et imposent aux entreprises de mieux analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux. De plus, les très grandes plateformes doivent fournir un accès à leurs algorithmes pour permettre le contrôle du respect du règlement. Elles devront également se soumettre à un audit externe indépendant une fois par an, à leurs propres frais. Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.
Une bonne volonté affichée…
De son côté, l'entreprise chinoise, a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes : « Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle », a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.
Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba. Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.
Cette mesure vise à renforcer la protection des consommateurs et à responsabiliser les grandes plateformes numériques dans l'UE.