Rappel des faits !
Si ces nouvelles taxes peuvent donner le sourire à Washington, elles ouvrent également la voie à une inquiétante tentation d'escalade tarifaire à court terme.
En effet, l’OMC (Organisation mondiale du commerce) doit étudier l'an prochain une plainte similaire de l'UE à l'égard des États-Unis concernant des aides à Boeing.
N’oublions pas que cette sanction des Etats-Unis fait suite au feu vert donné par l'OMC, plus précisément de l’Organe de règlement des différends (ORD), à l’administration Trump, pour imposer des contre-mesures à l’égard de l’UE dans le cadre du différend concernant les subventions pour les aéronefs civils gros porteurs.
Ces contre-mesures consistent à imposer des droits de douane supplémentaires sur les importations de marchandises et de services européens jusqu’à concurrence de 7,496 milliards de dollars par an. L’autorisation a été accordée conformément à la décision rendue par un arbitre de l’OMC le 2 octobre.
Ainsi, depuis le vendredi 18 octobre, un droit de douane additionnel de 10 % est donc imposé sur les avions civils et aéronefs neufs d'un poids à vide supérieur à 30 000 kg qui sont fabriqués par quatre pays : France, Allemagne, Espagne et Royaume-Uni.
Mais pas que les avions...
Différents autres produits agricoles sont visés par des droits de douanes supplémentaires de 25 %. La France est concernée par trois catégories de produits : olives, vins, fromages et produits laitiers, à l’exception du roquefort.
Précisons que les États-Unis sont le premier client de la France pour les boissons (vins et spiritueux) avec 3,47 milliards d’euros de ventes en 2018. Ils représentent près de 20 % de l’ensemble des exportations tricolores de vins.
Certes, toutes les boissons alcoolisées ne sont pas sanctionnées. Outre les spiritueux, les vins tranquilles supérieurs à 14 %, les vins conditionnés en vrac ainsi que les vins mousseux ne sont pas concernés par cette mesure. Cependant, c’est plus de 4 500 entreprises françaises exportatrices de vin qui sont maintenant directement touchées par ces droits de douane à l’entrée de leurs produits sur ce marché. Ils verront ainsi le prix de leur produit subir une hausse supérieure à 30 % pour le consommateur américain.
Le risque de perte de parts de marché pour les vins français est donc réel.
Au total, c’est 150 catégories de produits européens qui sont concernés par ces nouvelles taxes américaines, du whisky écossais et des vins espagnols au stilton anglais et au parmesan italien, en passant par les produits textiles britanniques (sweaters, anoraks, couvertures…) et de l’industrie allemande (haches, tournevis, couteaux, lames, machines, micro-ondes…).