Belle performance dans un contexte morose !
Malgré la baisse globale des investissements étrangers, l'Hexagone est aujourd'hui destinataire de 21 % des investissements étrangers en Europe.
Bien que le nombre d'investissements étrangers annoncés dans l'Hexagone ait diminué (-5 % par rapport à 2022, avec 1 194 projets), il demeure à un niveau élevé, similaire à celui observé en 2019, avant la crise sanitaire (1 197 projets).
Cette performance est d'autant plus remarquable dans un contexte général de baisse similaire en Europe. Le séduisant programme de subventions américain IRA (Inflation Reduction Act) s'est traduit par un important trou d'air pour le Vieux Continent. La France tient donc son rang et continue d'attirer les investisseurs étrangers.
Des atouts…
Si la France demeure un choix attractif pour les investisseurs étrangers, malgré les défis économiques et sociaux qu'elle a rencontrés récemment, ce n’est pas sans raison.
Parmi les principaux atouts de l’hexagone, les dirigeants étrangers mettent en avant, la qualité de la main d'œuvre et l'environnement juridique et réglementaire.
Malgré les polémiques au niveau national sur l’état du réseau routier français (routes secondaires, ponts…), les infrastructures, comme le réseau de trains, d'électricité, de téléphonie..., sont perçues comme fiables.
De même, la façon dont le gouvernement a géré la crise énergétique reste, pour le moment, des atouts par rapport à d'autres pays où le prix de l'énergie s'est envolé. Mais, c'est un point de vigilance important selon l'étude.
Enfin, l’art de vivre à la française reste aussi un avantage aux yeux du entreprises étrangères, même si des critiques, qui n'existaient pas jusqu'ici apparaissent, notamment sur l'insécurité qui progresse dans le pays.
… mais aussi des faiblesses !
76 % des dirigeants interrogés par EY pensent que la France peut encore améliorer son attractivité́ et précisent un certain nombre de critiques.
Au bas de l’échelle, les prix de l’énergie et la compétitivité en matières de coûts sont considérés comme des handicaps importants.
De même, et là ce n’est pas nouveau, le climat social reste un point faible !
Le long conflit contre la réforme des retraites a marqué les esprits. Malgré les réformes menées ces dernières années par le gouvernement, l'instabilité fiscale et réglementaire, mais aussi le coût du travail, inquiètent toujours les patrons étrangers.
À noter également, les PME sont moins enclines que les grands groupes à s'implanter ou à envisager un développement de leurs activités en France (58 % contre 77%).
Pour finir, il faut préciser qu’en dépit de ce classement, la France souffre du nombre d’emplois le plus faible créés en moyenne par projet.
Il est en de 35 contre 49 en Allemagne, 61 au Royaume-Uni et 299 en Espagne, leader du classement sur ce point. L’une des raisons tient au fait que la France est surtout le lieu où les investisseurs réalisent des extensions de sites, davantage que des projets démarrant de zéro.