La monnaie croate, la Kuna, vit ses dernières heures
Le Conseil de l'Union européenne, qui représente l'ensemble des pays membres, a adopté, mardi 27 décembre, les derniers actes juridiques validant le passage de la Croatie à l'euro. L'adoption de la monnaie unique par l'Etat des Balkans est donc effective depuis le 1er janvier 2023.
L'ex-république yougoslave devient ainsi le vingtième membre de la zone euro, sept ans après l'entrée de la Lituanie. La Croatie abandonne sa devise nationale, la kuna, qui s'échangera au taux de 7,5345 kunas pour 1 euro, a précisé le Conseil dans un communiqué.
Pour en arriver là, la Croatie a satisfait aux quatre critères de convergence (stabilité des prix, finances publiques saines, stabilité du taux de change, caractère durable de la convergence). Sa législation est compatible avec les exigences des traités européens ainsi qu'avec les statuts du système européen de banques centrales et de la Banque centrale européenne (BCE).
Faire face à un contexte difficile !
Les dirigeants croates soulignent les bénéfices que retireront, selon eux, les croates de l'entrée dans la zone euro et dans l'espace Schengen.
Pour les experts, le passage à l'euro contribuera à protéger l'économie croate, l'une des plus faibles de l'UE, face à une inflation galopante, une grave crise énergétique et à l'insécurité géopolitique depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février. En novembre, l'inflation a atteint 13,5 % en Croatie, contre 10 % dans la zone euro.
Des pays d'Europe de l'Est membres de l'UE mais n'ayant pas opté pour l'euro, comme la Pologne et la Hongrie, se sont révélés encore plus vulnérables à l'inflation.
Pour le gouverneur de la banque centrale croate (Banque nationale de Croatie, HNB), l'abandon de la kuna, mise en circulation en 1994, est la « seule politique raisonnable ». « L'euro apporte certainement de la stabilité et de la sécurité » économiques, a confirmé à l'Agence France-Presse une responsable de la HNB, ajoutant que tous les acteurs de la société en tireront avantage. Les experts citent en particulier la suppression des risques de change et de meilleures conditions pour les emprunts.
L’aboutissement de cette démarche du gouvernement croate donnera peut-être des idées (ou envies…) à d’autres pays membres de l’UE à adhérer. Rappelons que La dernière adhésion à l'euro remonte à 2015 avec la Lituanie. Et à part la Bulgarie, les pays ne se bousculent pas au portillon pour adopter la monnaie unique. Tous les pays membres de l'UE, sauf le Danemark, se sont pourtant engagés à y adhérer dès qu'ils remplissent les critères de convergence. Mais aucun calendrier n'est fixé.