Des mesures tous azimuts…
En tout 18 milliards de dollars (Md USD) d’importations chinoises sont concernées par les annonces du président américain qui, selon le communiqué de la Maison Blanche, vise à « protéger les travailleurs américains et les entreprises contre les pratiques commerciales déloyales de la Chine ». Selon le même communiqué, ces « pratiques déloyales » englobent les transferts de technologie forcées, le vol de propriété intellectuelle et d’innovation, ainsi que le fait « d’inonder le marché mondial avec des exportations dont les prix sont artificiellement maintenus bas ».
Concrètement les éléments suivants vont être mis en œuvre :
Véhicules électriques (VE) : Les taxes douanières sur les véhicules électriques chinois vont quadrupler cette année, passant de 25 % à 100 %. Cette décision vise à protéger l'industrie automobile américaine et à maintenir une frontière difficilement franchissable pour les produits chinois.
Batteries lithium-ion : Les taxes sur les batteries lithium-ion augmenteront également. Dès 2024, elles passeront de 7,5 % à 25 % pour celles qui équipent les véhicules électriques, et en 2026 pour d'autres usages. Les composants de batteries des véhicules électriques seront également soumis à la même hausse dès 20241.
Minéraux critiques : Certains minéraux stratégiques pour l'industrie automobile seront taxés à l'importation dès cette année. Le graphite naturel et les aimants permanents subiront un taux de 25 % à partir de 2026. La Chine contrôle plus de 80 % du marché de ces minéraux, de l'extraction au retraitement.
Des décisions sur fond de campagne présidentielle !
La Chine a aussitôt dénoncé cette décision et les spécialistes s’attendent à des représailles. En se positionnant en protecteur du made in America, Joe Biden vient chasser sur les terres de Donald Trump, ce que celui-ci n'a pas manqué de faire remarquer. L'ancien président avait déjà augmenté les droits de douane sur les importations chinoises durant son mandat. Protéger l’industrie américaine et se montrer inflexible vis-à-vis du rival économique chinois, un passage obligé pour les deux candidats au cœur de la campagne présidentielle américaine.
Pékin a d’ailleurs déposé plainte à l'OMC contre la loi IRA (Inflation Reduction Act) et ses subventions pour doper l'industrie des énergies vertes et de la voiture électrique « made in North America ».