Aujourd'hui le Dico vous propose un billet de Jean Sliwa, un habitué du Dico et auteur de l'ouvrage "L'import-export présenté, expliqué et commenté aux TPE et Pme". Jean fait un zoom sur le phénomène de délocalisation.
Bonne lecture !
Dans son sens commun, la délocalisation est définie par le Larousse comme « le déplacement d'unité de production d'un pays vers un autre lié à la recherche d'un coût de production plus bas ». Elle est aussi selon ce dictionnaire en ligne « Utilisée essentiellement par les firmes multinationales » qui ont «pour objectif la recherche d'un environnement juridique plus favorable en matière de réglementation du travail, de fiscalité, des changes ou d'activités polluantes ». (http://www.larousse.fr/).
Pour nombre de personnes, de salariés, d’entreprises de production, de sous-traitants, de commerces environnants, pour les communes, en France, mais aussi pour de nombreux pays producteurs, elle signifie le plus souvent une perte d’emploi, de revenus et de recettes dans l’immédiat, des difficultés à retrouver un emploi et un avenir peu radieux pour les jeunes locaux. Et pour ces mêmes personnes et entreprises des pays d’implantation, l’inverse, à savoir du travail, des revenus, … le malheur des uns faisant – relativement - le bonheur des autres.
Pour les pays quittés, cette délocalisation se traduit corollairement par une hausse des versements des aides diverses et variées aux chômeurs, aux personnes démunies, etc., des dépenses donc, tandis que les recettes diminuent, bref, par une détérioration des budgets de l’Etat, des collectivités territoriales, des caisses de sécurité sociale, …et de la richesse de la nation.
En matière de commerce extérieur, dans le même temps, les exportations diminuent alors que les importations s’accroissent, comme souvent le déficit du commerce extérieur.
Globalement, de ces éléments, il ressort donc que les délocalisations et la recherche de prix bas coûtent chers, en termes humain, financiers, …sachant que les prix bas des produits importés profitent généralement aux bas revenus, d’autant que les gouvernements se refusent depuis longtemps à instaurer une TVA sociale sur ces produits, pour éviter précisément de les renchérir.
Pris dans le sens exclusif précité, la délocalisation est pavée de mauvaises intentions et de conséquences négatives unilatérales ancrées dans l’opinion dans une réalité quotidienne comme un mal absolu. C’est en tout cas le constat qu’en tirent les habitants des pays industrialisés notamment.
C’est oublier deux aspects qui contrebalancent ces inconvénients.
Le premier réside dans le fait que la délocalisation profite aux entreprises françaises qui établissent à l’étranger des filiales. La raison en est que les délocalisations s’inscrivent aussi dans un contexte de pénétration des marchés étrangers qui favorise leur essor, leur développement, les marques françaises, notre savoir-faire, le made in France, et par ricochet le tourisme français.
Considérant que ces entreprises ont tout intérêt à demeurer présentes et actives sur ces marchés internationaux face à leurs concurrents étrangers qui ne manqueraient pas en leur absence de s’approprier leurs parts. Ce qui porterait préjudice indirectement à l’état et aux citoyens des pays délocalisés.
Le second dans le fait que la France est aussi bénéficiaire de délocalisations/implantations d’entreprises étrangères qui ne viennent pas rechercher des bas coûts (ni un environnement juridique plus favorable en matière de réglementation du travail, de fiscalité, des changes ou d'activités polluantes), mais une opportunité de produire et de commercer sur les marchés français, européen et internationaux. En créant des emplois directs et indirects, en assurant des ressources, en réglant des impôts, des cotisations sociales, en exportant, etc., comme le relate le rapport annuel de Businessfrance.fr/ (http://invest.businessfrance.
Et ce, malgré les griefs récurrents faits au système fiscal et social français.
Sachant que ces implantations d’activités en France sont pareillement ressenties par les pays d’origine comme des délocalisations, quel que soit le but recherché, chaque pays ayant a priori intérêt à ce que ces activités s’exercent sur son propre territoire et non à l’étranger.
En conclusion, sauf changement de système, de politique économique contrainte, dont on ne peut être assuré de leurs réussites, il est difficile pour un gouvernement de s’opposer aux délocalisations si l’on favorise l’attractivité d’un pays et les implantations de sociétés étrangères, et d’évaluer dans tous ses aspects les effets en France et pour les français, en termes d’emplois, de ressources, etc., de ces stratégies de marché des entreprises et publique de l’état et des communes.
Des communes qui à la fois s’efforcent de conserver sur leurs territoires les activités des entreprises locales tout en favorisant ces implantations étrangères. Ce qu’elles font, concurrence oblige et pour les effets escomptés, en les aidant financièrement, avec l’état, les régions et les départements.