Chine - UE, un conflit commercial ?

morelle Par Le 2024-11-01

Les véhicules électriques chinois vont coûter plus cher. La Commission européenne a adopté, mardi 29 octobre, le règlement instituant des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques importées de Chine, accusées de créer une concurrence déloyale. Cela laisse craindre de possibles représailles du gouvernement chinois.

Malgré l'hostilité de l'Allemagne, l'exécutif européen a décidé d'ajouter aux 10% de taxe déjà en place une surtaxe allant jusqu'à 35% sur les véhicules à batterie de fabrication chinoise, selon le texte du règlement mis en ligne. La décision doit être publiée mercredi au Journal officiel de l'UE et entrer en vigueur dès jeudi.

Voitures electriques chinoises leurope impose une surtaxes de 35 des jeudi qui va payer laddition

Des capacités de production très différentes

En plus de la taxe standard de 10% sur les véhicules automobiles importés dans l'UE, l'exécutif européen va mettre en place des surtaxes allant de 7,8% pour le constructeur américain Tesla, qui produit des véhicules en Chine, à 35,3% pour le groupe chinois SAIC.

Cette surtaxe, approuvée et publiée au Journal officiel mardi, entrera en vigueur mercredi.

La Commission européenne présente les surtaxes comme nécessaires pour contrer ce qu'elle présente comme des subventions déloyales de la part de Pékin, entre prêts à taux préférentiel et matières premières et batteries à des prix inférieurs au marché.

Bruxelles met en avant que les capacités de production disponibles de la Chine, à trois millions de véhicules électriques par an, sont deux fois supérieures à la taille du marché européen. Alors que les Etats-Unis et le Canada ont mis en place des tarifs douaniers de 100% pour les véhicules électriques chinois, ceux-ci vont vraisemblablement être envoyés en Europe.

Des discussions en cours avec la Chine

L'objectif affiché est de rétablir des conditions de concurrence équitables avec des constructeurs accusés de profiter de subventions publiques massives. Il s'agit de défendre la filière automobile européenne et ses 14 millions d'emplois contre des pratiques jugées déloyales identifiées au cours d'une longue enquête de la Commission. Pékin avait dénoncé des "pratiques protectionnistes injustes et déraisonnables" après le feu vert donné début octobre par les Etats membres de l'UE au projet de surtaxes de la Commission.

Jusqu'au dernier moment, le commissaire européen au Commerce Valdis Dombrovskis a poursuivi le dialogue avec le ministre chinois du Commerce Wang Wentao, pour tenter de trouver une solution négociée. En vain. Malgré tout, les deux parties sont convenues de continuer les consultations. À tout moment, les surtaxes pourraient être supprimées si un accord était trouvé sur d'autres moyens pour compenser le préjudice identifié par l'enquête européenne.